Chapitre 2 : Catégorisation et individuation psychique


Dans ce séminaire, nous devons penser aux conditions de passage de la coindividuation à la transindividuation, c’est à dire à la production de catégories, en nous concentrant d’abord sur ce qui se passe en nous-mêmes. Quand cinq individus prennent des notes, elles sont toutes différentes, car personne ne possède les mêmes rétentions secondaires psychiques. Ceci est une richesse, car la catégorisation est avant tout diachronique, la synchronisation est un artefact qui intervient seulement après.

Tout ce que nous faisons dans le séminaire est rendu possible parce que nous possédons ce que Maryanne Wolf appelle des reading brains, ou ce que Walter Ong nomme des litterate minds : c’est à dire des esprits plus ou moins rationnels (selon le sens occidental), qui ont actualisé leurs potentiels rationnels, qui connaissent le le principe de contradiction et la différence entre une démonstration et une argumentation, et qui sont par définition recodés à la lettre (dans la période comprise entre l’école maternelle et le collège).